mercredi 21 janvier 2015

Elle est née

Ce matin alors que je sortais la poussette dans la rue, avec les petits sagement emmitouflés dedans, j'ai vu mon mari me faire des grands gestes à l'autre bout de la rue.
"L. a accouché hier soir ! C'est une petite fille !"
Tout de suite la joie m'a envahie, l'émotion aussi. Ca y est. Ca y est, ils savent que c'est une petite fille, ça y est, ça s'est bien passé, ça y est ils sont parents.
Je revis toujours dans ces moments-là une émotion intense, un peu comme si c'était moi qui, encore, avais donné naissance.
Je me demande si elle a ressenti cette puissance en elle au moment de donner la vie.
Si son mari a été ému.
Si la petite l'a regardée en naissant, si elle est bien montée au sein.
Si elle est aussi fière, et lui aussi, de leur bébé que nous l'étions des nôtres.
J'ai toujours l'impression d'avoir été la première à avoir ressenti tout ce flot d'amour pour mes bébés. D'être celle qui aime le plus, le plus. Que personne au monde ne peut aimer ses enfants autant que moi j'aime les miens. Que personne ne peut ressentir cet amour fou.
Et pourtant je le sais, que c'est tout le monde pareil.
Mais quelque part, j'aime me dire que cet amour que je ressens pour eux, il est unique. Parce que je suis unique et qu'ils le sont aussi.
Alors voilà, cette petite fille au prénom de reine grecque est née. Bienvenue en ce monde, petite princesse, j'ai hâte de te rencontrer.

mardi 20 janvier 2015

Ecrire




Alors voilà, j'avais commencé un blog il y a un an et demi, qui parlait de ma grossesse, qui parlait de mon fils, de mes questions sur l'allaitement...
J'avais vite arrêté, tu sais, j'étais prise dans cet espèce d'engrenage bidon du "je veux des lecteurs" et du "pourquoi personne me lit, faut que j'écrive sur quoi" et puis j'ai décidé d'arrêter de perdre du temps avec ces questionnements.
Et puis je lis toujours ces blogs de mamans, ça m'a jamais vraiment quitté, même si moi j'dois dire que j'ai fait peu de chemin depuis.

Oui, parce que bon, depuis, 12 jours après la naissance de ma fille, j'ai eu un cancer du sein, ah bah c'était ça ce kyste dans mon sein...
J'ai eu les chimios, j'ai perdu mes cheveux, j'ai été fatiguée, j'ai mis des foulards, j'ai continué à boire du vin, du champagne et fumer une petite clope de temps en temps ; j'ai eu les rayons, le mal de dos de rester allongée vingt minutes par jour les bras en l'air sans bouger (oui, vingt minutes, mes séances à moi c'était en apnée), l'interdiction de mettre de la crème, les cheveux qui repoussent un peu mais pas assez pour enlever les foulards, le coupeur de feu au téléphone tous les soirs. J'ai eu la coupe très courte, l'opération du sein où on m'a tout enlevé en prévention (merci le gêne maudit qui refile le cancer), les drains dans la peau, la semaine d'hôpital à regarder les séries, les plateaux repas pas terribles, les balades dans le couloir pour "s'aérer" (lol quoi).
J'ai eu la coupe courte "on dirait Christina Cordula ma chériiie", je l'ai toujours, les sourcils qui repoussent, les ongles qui se cassent et se dédoublent. La fatigue qui reste là, un peu. La rééducation du bras, les drainages.
Là, encore en attente, la deuxième opération du sein droit, puis les petits arrangements pour peaufiner tout ça.

J'avais envie d'appeler ce blog "en reconstruction". Mais bon, je ne suis pas "que ça", que malade, quoi.
Parce que j'ai aussi deux enfants magnifiques, mon fils de deux ans et deux mois et ma fille de neuf mois.
Parce que j'ai aussi un mari qui est là, qui a eu aussi des moments difficiles mais qui est toujours là à me tenir la main.
Et parce que j'ai aussi un métier qui me plaît, que j'ai la chance de pouvoir exercer en indépendante.

Je ne sais pas à quoi ce blog va mener.
Ce que je sais, c'est que je veux écrire.